La Martinique est l’endroit idéal pour observer la faune. Au cours d’un de mes voyages sur cette belle île, j’ai eu l’occasion de noter quelques spots intéressants pour observer des espèces particulières. Voici donc un petit guide non exhaustif des lieux auxquels vous pourrez observer quelques espèces endémiques de la Martinique.


Les côtes martiniquaises
Prêts pour le voyage ? On attaque tout de suite avec l’endroit que j’ai préféré !
LA SAVANE DES PÉTRIFICATIONS ET SES BÉCASSEAUX
À la pointe Sud de la Martinique, se trouve la Savane des Pétrifications. Cette étendue sauvage et aride est propice à de belles observations, surtout si vous vous levez tôt le matin. C’est d’ailleurs une règle presque générale quand on veut observer la faune : il faut être sur place avec le lever du soleil. Tout simplement parce que :
- Les animaux sont souvent actifs à l’aube comme au crépuscule
- Les hordes de touristes à selfies sont à l’hôtel.
- La lumière du matin est magique, en photo comme à vivre.
Pour revenir à notre savane, outre quelques crabes et oiseaux communs, j’ai pu y observer de près des bécasseaux (dont je ne saurai pas donner l’espèce exacte avec certitude). Ils se nourrissent dans des algues orangées sur les bords de la plage et peuvent être approchés assez facilement. Observez donc sur la photo comme la couleur des algues et la lumière du matin font ressortir le sujet à merveille.


Un bécasseau à la savane des pétrifications
Attention néanmoins. L’accès au lieu n’est pas facile de nuit, et arriver pour le lever du soleil vous vaudra une marche dans la forêt de nuit, au son des crabes qui rentrent dans leurs trous (et ça fait “Frrfrrfrfrrfrrfrrr” partout).
L’ÎLET CHANCEL ET SES IGUANES
Depuis la baie du Robert, vous pouvez trouver facilement des excursions en bateau sur les différents îlets environnants. L’un d’entre eux est particulièrement intéressant. Il s’agit de l’îlet Chancel qui est l’un des rares îlets de Martinique à abriter exclusivement des iguanes de l’espèce Iguana delicatissima. Aussi appelé Iguane des petites Antilles, cette espèce est en danger critique d’extinction. Menacée par la destruction de son habitat naturel et par l’hybridation avec l’iguane commun (plus gros et très invasif), l’îlet Chancel est l’un des rares refuge ou cette espèce est observable à l’état naturel.


Un iguane des petites antilles à l’îlet Chancel
Vous trouverez facilement des individus sur la partie de l’îlet accessible au public, mais pensez surtout à regarder dans les arbres. Ils se cachent particulièrement bien.


LA PRESQU’ÎLE DE LA CARAVELLE ET SES CRABES
On ne va pas se mentir, les crabes ne sont pas une spécificité de la presqu’ile de la Caravelle. Vous en trouverez absolument de partout. Néanmoins, la visite de cet endroit est très intéressante pour la variété des milieux, et donc des espèces que vous y découvrirez. Et bien sûr, dans chaque biome : Une, voire plusieurs variétés de crabe ! On commence par une forêt côtière ou j’ai pu photographier ce Touloulou.


Un jeune Touloulou
La randonnée vous emmènera ensuite au bord de mer ou vous pourrez apercevoir des Zagayak (petits crabes plats sur les rochers). Un peu plus loin sur la plage, j’ai pu prendre de minuscules Bernard-l’ermite en photo.


Un Bernard-l’ermite dans sa minuscule coquille
Et pour finir, un petit tour en mangrove vous en fera voir de toutes les couleurs. On y croise des Mantous (poilus à pattes violettes) des crabes violonistes (petits crabes avec une grosse pince) et de touts petits crabes jaunes sur les racines des palétuviers.
C’est un superbe parcours qui se fait très bien en marchant (3-4h). Attention cependant aux arbres marqués en rouge, ce sont des Mancenilliers. Sous leurs apparences inoffensives, ces arbres sont hautement toxiques et très dangereux. Évitez-les aussi en cas de pluie, car l’eau qui goutte de leurs feuilles peut vous provoquer des brûlures.
L’HABITATION CÉRON ET SES MYGALES
Au Nord de l’île, dans la commune du prêcheur, vous pourrez visiter l’habitation Céron. Cette ancienne plantation est une activité à ajouter à votre liste pour au moins une raison : Son arbre tricentenaire immense. Un Zamana majestueux qui abrite sous son feuillage plus d’un demi-hectare. Contrairement à la ville de Saint Pierre, cet arbre a été épargné par l’éruption de la montagne Pelée du siècle dernier et prospère toujours au pied du volcan.


Le zamana de l’habitation Céron
Et c’est particulièrement cet arbre qui va nous intéresser pour nos photos animalières. Son tronc énorme abrite des dizaines de Matoutous falaise. Une Mygale très colorée et inoffensive, qui vous laissera l’approcher de très près pour la prendre en photo. Elles sont nombreuses sur le tronc et les alentours de l’arbre, parfois dans de petits nids.


Une mygale cachée dans l’écorce de l’arbre
Vous pouvez aussi en trouver si vous faites la randonnée qui traverse le Nord de l’île, depuis le prêcheur jusqu’à Grand Rivière. Nous y avons également vu un Manicou, mais il a été trop rapide pour que je puisse lui tirer le portrait !


La Matoutou falaise
LES DAUPHINS DES TROIS ILETS
Au large l’originalité, nous voilà dans une excursion touristique bien plus répandue, mais qui vaut tout de même le détour. Vous ne pourrez pas manquer, notamment au sud de l’île, les dizaines de tours opérateurs qui vous proposent de voir des dauphins. Observer les dauphins est une très bonne activité pour entrainer votre réactivité avec un téléobjectif. Ils émergent de partout, et repartent si vite qu’il est finalement assez difficile de les saisir, surtout avec de longues focales. J’ai trouvé les tours opérateurs assez respectueux des animaux. Ils ne s’en approchent pas trop et repartent au bout de 30 minutes avec eux pour ne pas les déranger plus longtemps.


Un dauphin au large des trois îlets
LES OISEAUX DES JARDINS DE BALATA
C’est aussi l’un des endroits les plus visités de Martinique. Les Jardins de Balata sont aménagés pour faire découvrir la flore locale, mais on peut aussi y voir quelques oiseaux en liberté pour peu qu’il n’y ait pas trop de monde. On y voit beaucoup de colibris, mais ils sont attirés par le nectar que le parc a disposé dans des fleurs en plastique, ce qui selon moi, gâche un peu le plaisir.


Un colibri en vol
Plus loin dans le parc, on peut trouver plusieurs mares. J’ai trouvé dans l’une d’entre elles ce que je pense être un héron vert (ou Kayali). Il passe son temps immobile à attendre de petits poissons qu’il avale toutes les 3 à 4 minutes. Le modèle parfait pour faire une pause photo. Je me suis lassé au bout de 25 minutes d’empiffrage continu. Si vous regardez bien sur l’image, vous verrez qu’il vient d’attraper un petit poisson au moment où je déclenche.


Un héron vert en pleine pêche
LES TORTUES MARINES DE L’ANSE NOIRE
En parlant de faune Martiniquaise, j’ai délaissé tout un aspect, des plus intéressant, de la faune des Caraïbes. C’est, bien sûr, toute la faune aquatique qui éclate à vos yeux lorsque vous plongez la tête dans l’eau. Je ne peux que vous recommander de passer du temps à explorer les fonds marins, mais pour ma part je n’ai pas pu documenter cette expérience, faute de matériel étanche. Je vous laisse donc le soin de découvrir par vous-même cette étape incontournable de votre séjour.
Mais tout de même, vous ne pouvez pas quitter la Martinique sans avoir passé un moment à nager avec les tortues marines. Le meilleur endroit selon moi pour les observer est à l’Anse Noire, près des Trois îlets. Si vous vous levez tôt et que vous plongez dans cette superbe baie, vous avez de fortes chances de passer un moment que vous n’êtes pas près d’oublier. Et même sans les voir, vous ne pouvez profiter de cet endroit magique !


L’anse noire vue du ciel
Prenez garde à ne pas toucher les tortues, nous avons des bactéries qu’elles pourraient ne pas supporter du tout et qui peuvent se transmettre sous l’eau.
Ce sera tout pour cet article. Merci de l’avoir lu jusqu’au bout, j’espère qu’il sera intéressant, voir utile si vous avez comme projet de visiter les Caraïbes. N’hésitez pas à me rejoindre sur Instagram, c’est ici que je partage mes explorations, photos, et conseils.